Le mardi 19 janvier 2021
De 9h15 - 11H40
Les CAUE d’Ile-de-France ont choisi en 2020 et 2021 d’approfondir la question de la réhabilitation du logement. Ce 12ème séminaire de l'Observatoire de la Qualité Architecturale du Logement en Île-de-France a pour thème la rénovation énergétique du logement collectif.
Comment reconnaître et apprécier les qualités d’un bâti existant ordinaire, pour éviter une banalisation et la multiplication de solutions standardisées de rénovation énergétique dans le logement collectif ? Comment évaluer les qualités du bâti, au-delà de sa valeur patrimoniale ?
Cette matinée commence avec l’intervention de Franca Malservisi, architecte et docteure en histoire de l’architecture au CAUE du Val-de-Marne. Son intervention explicite les raisons pour lesquelles nous avons convoqué la dénomination “bâti ordinaire”. À partir de la présentation de plusieurs objets architecturaux et d’une définition, Franca Malservisi propose quelques observations sur la relation entre le niveau d’exigence dans le processus de projet de réhabilitation et le statut d’un bâtiment.
Tout objet construit est une ressource, d’autant plus quand il est habité !
Le projet de réhabilitation, cette commande spécifique ; c’est une vision, une stratégie, une façon de procéder, d’envisager le projet au sens large et de considérer le bâti dans toutes ces valeurs évoquées, aussi ordinaire soit-il. Alors réhabiliter plutôt que démolir ? Ne plus démolir, est-ce un postulat y compris dans la réalité climatique que nous vivons aujourd’hui?
Pour aborder cette question, Frédéric Mira, directeur du groupe de la Rénovation Durable et de l’Innovation chez I3F propose un retour d’expérience sur la commande d’I3F en Île-de-France. Frédéric Mira apporte un éclairage sur la politique de rénovation menée par I3F sur son parc et sur les perspectives d’évolution de la commande, au regard de la crise sanitaire que nous traversons.
David Javaudin, responsable de programme chez Habitat et Humanisme, prend ensuite la parole. Habitat et Humanisme est une association fondée il y a plus de 25 ans dans la région lyonnaise, aujourd’hui nationale, qui mène des réhabilitations pour des demandes très sociales, dans des communes carencées en logements sociaux, dans une recherche d’équilibre, d’harmonie pour implanter des logements type PLAI. David Javaudin présente les spécificités de ces commandes et le consensus à construire avec les mairies pour réhabiliter.
Enfin, Olivier Waintraub, directeur général chez Nexity, aborde les enjeux de la réhabilitation pour un promoteur immobilier. Certes il y a de moins en moins de foncier disponible en Île-de-France et de plus en plus cher ; mais au-delà de ces considérations, la réhabilitation permet d’offrir une autre valeur au logement, y compris pour un bâti ordinaire.
Dans une logique de réduction de coût et de massification de la rénovation énergétique, il est tentant de réduire le temps consacré par la maîtrise d'oeuvre au diagnostic. Pour la maîtrise d'ouvrage, un diagnostic coûteux est un risque, risque d'avoir un bon diagnostic sans phase d'exécution. Le temps passé au diagnostic peut également être incompris puisque les bâtiments paraissent parfois si similaires.
Le diagnostic apparaît donc comme un investissement, en temps, en matière grise, en analyse, en connaissance. Pour illustrer cet enjeu, trois professionnels portant une attention particulère aux phases de diagnostic sont invités à témoigner. Ces professionnels ont conscience de travailler sur des situations et des bâtiments uniques ... peut-être leur démarche fait-elle de chaque situation un cas unique ?
Katya Samardzic, conseillère architecture à la Direction Régionale des Affaires Culturelles d'Île-de-France, conclut cette matinée en rappelant l'enjeu de la prise en compte globale de la qualité architecturale dans les projets de rénovation énergétique.